Le plan de naissance de Chloé, accoucher à la maison

Direction Lausanne à la rencontre de Chloé, une pétillante maman de deux enfants. Nous avons longuement parlé de ses grossesses et de ses accouchements. Pour Salomé, la première, elle ne savait pas ce qu’était un plan de naissance. Pour Achille, oui. Elle souhaitait accoucher à la maison mais il était en siège. Elle a dû faire le deuil d’un accouchement physiologique qui s’est transformé en une césarienne programmée. Chloé se confie sur cette déception et la culpabilité ressentie.

Chloé, Salomé et Achille

Chloé, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis arrivée en Suisse il y a 10 ans. J’ai grandi dans la région lyonnaise. Après des études en communication visuelle et un premier job à Paris, j’ai travaillé pendant plusieurs années dans des agences de communication comme graphiste puis directrice artistique. 

Je viens de fêter mes 32 ans. J’ai deux enfants, Salomé bientôt 3 ans et Achille 7 mois. J’ai toujours été passionnée par l’univers des enfants que ce soit la littérature jeunesse, le mobilier, les vêtements, les jouets… absolument TOUT ! J’ai d’ailleurs souvent rêvé ouvrir une boutique et pouvoir y sélectionner des petites pépites pour nos bébés mais je n’ai jamais osé franchir le cap. Je suis aussi amoureuse de design et de décoration. Et enfin, j’adore chiner. Je pourrais passer des heures à flâner en brocante. 

Comment se sont passées tes 2 grossesses ?
Elles ont été complètement différentes. Pour Salomé, je voulais tout savoir, tout préparer, tout anticiper et surtout tout contrôler. La grossesse s’est bien déroulée. J’étais suivie par une gynécologue à Lausanne qui, en fin de grossesse, a transmis mon dossier au service de la maternité du CHUV car c’est là-bas que je souhaitais accoucher.

Pour Achille, j’ai lâché du lest, j’étais plus sereine. Je souhaitais, cette fois-ci, accoucher à domicile. J’avais entre-temps changé de gynécologue sur les conseils d’une amie pensant que celle qui m’avait suivi pour Salomé ne serait peut-être pas très en accord avec mon projet d’accouchement. Au final, il ne s’est pas montré plus ouvert à mon choix et, à plusieurs reprises, il m’a fait part de sa désapprobation. Sur les conseils de ma sage-femme, j’ai pris alors la décision de changer une nouvelle fois ce qui ne fut pas simple en cours de grossesse. J’ai heureusement trouvé une perle, à l’écoute et humaine. Je la recommande d’ailleurs à toutes mes amies (sourire) ! Je la voyais pour les échographies « importantes » sinon je voyais surtout ma sage-femme. 

Avais-tu préparé un plan de naissance à chaque fois ?
Pour Salomé, je n’en avais pas car je ne savais pas ce que c’était. Ma gynécologue ne m’en avait pas parlé. Je n’avais rien décidé par rapport à la péridurale en me disant que je verrais sur le moment en fonction de la douleur. La seule chose que je souhaitais était de pouvoir prendre moi-même mon bébé une fois sa tête et ses épaules sorties. 

Pour Achille, j’ai découvert ce qu’était un plan de naissance et son importance par ma sage-femme. Avec son aide précieuse, mon mari et moi l’avons pensé et rédigé.

Est-ce que tes choix ont été respecté ?
Pour Salomé, j’ai effectivement pu la sortir moi-même et couper son cordon.

Pour Achille, oui et non. A 8 mois de grossesse, j’ai compris qu’un accouchement à domicile ne serait pas possible car il était en siège. Ma sage-femme m’a soutenue moralement et m’a dit que je pouvais quand même avoir un plan de naissance pour une césarienne. Au bloc opératoire, l’équipe médicale a été extraordinaire. Tous mes souhaits ont été respectés (excepté celui d’avoir la présence d’une photographe pour immortaliser la naissance). Achille a été mis sur moi dès sa sortie et ce jusqu’à la fin de l’opération. La première mise au sein s’est faite au bloc et un petit bout de mon placenta a été prélevé pour en faire de l’homéopathie placentaire.

Chloé, Salomé, Achille et le chat sur le lit

Quand tu as compris que tu ne pourrais pas accoucher à domicile, qu’as-tu ressenti ?
De la déception. C’était en janvier. J’avais fait plusieurs séances d’acupuncture, une séance d’ostéopathie et je faisais des exercices à la maison avec des positions improbables (rires) pour que bébé se retourne mais rien à faire, il était toujours en siège. 

Ma gynécologue m’a donc parlé de la VME (Version Manuelle Externe). A 37SA, je me suis rendue au CHUV pour la faire. Il fallait que je tente cette manipulation, mon seul espoir pour pouvoir accoucher à la maison. Cela n’a pas fonctionné et j’ai eu très mal. J’ai culpabilisé en me disant que je n’avais pas été assez courageuse, que je n’avais pas réussi a me détendre assez pour que les médecins puissent réussir la manoeuvre. 

Après avoir fait une croix sur un accouchement à la maison, j’espérais pouvoir accoucher par voie basse. J’ai dû faire une IRM afin de vérifier que les mesures (tête bébé et taille de mon bassin) le permettaient. Les résultats sous les yeux, la gynécologue spécialisée dans les accouchements de bébés en siège par voie basse m’annonce que malheureusement non. Deuxième déception ! Je m’éloignais de plus en plus de l’accouchement physiologique imaginé.

Et, pour couronner le tout, elle m’annonce que ce sera une césarienne programmée ! Là, j’ai pleuré (rires). Elle ne voulait pas prendre de risques étant donné qu’il s’agissait d’un deuxième bébé et que les mesures n’étaient vraiment pas bonnes. Elle m’a donné une date : le mardi 11 février à 8h20. Une fois fixée, j’ai plutôt bien accepté tous ces changements jusqu’à la veille de la césarienne où le stress m’a envahit… Je ne voulais plus y aller. J’ai beaucoup pleuré. Le matin de l’opération j’ai dû caché mes yeux tout gonflés prétextant un reste de conjonctivite (rires).

T’es-tu sentie soutenue dans tous tes décisions ?
Je n’ai pas eu le sentiment d’avoir été très soutenue par ma famille. Même s’ils respectaient ma volonté de vouloir accoucher à la maison ils étaient inquiets et ont été rassurés de savoir que j’accoucherai au CHUV. Mon mari, ma sage femme et ma gynécologue ont été très présents. J’ai aussi pas mal échangé avec des mamans sur Instagram qui avaient vécu une VME ou une situation de bébé en siège ce qui m’a beaucoup aidé.

Gardes-tu un souvenir traumatisant de ce deuxième accouchement ?
Pas du tout, bien au contraire. J’ai eu une super césarienne (sourire), l’équipe au bloc était incroyable. On a rigolé, on a pleuré, on a fait des pronostiques sur le sexe du bébé (rires). J’ai pu avoir mon bébé sur moi tout de suite et jusqu’à la fin de l’opération. Mon mari a pu immortaliser la naissance en faisant quelques photos. Je garde un merveilleux souvenir de la rencontre avec mon petit garçon.

Quel conseil donnerais-tu à une future maman en pleine réflexion sur son plan de naissance ?
De ne surtout pas hésiter à inscrire absolument TOUT ce qu’elle souhaite et TOUT ce qu’elle ne souhaite pas, sans tabous ! Je conseillerais également aux futures mamans de garder dans un coin de leur tête qu’à tout moment cela peut ne pas se passer comme prévu et qu’il vaut mieux se préparer afin de l’accepter et mieux le vivre si cela devait arriver. Et pour finir, de ne pas minimiser la césarienne qui reste une opération lourde. Il faut bien en avoir conscience. 

Penses-tu que le lien aurait été différent avec ton enfant si tu avais pu accoucher comme souhaité ?
Je ne pense pas. Je ne crois pas que c’est l’accouchement par voie basse ou par césarienne, d’accoucher à la maison ou à l’hôpital qui détermine le lien avec son enfant. Ce lien est bien plus fort que tout, il est en nous.

Si tu devais définir la maternité en un mot ?
Indéfinissable. La maternité est différente d’un jour à l’autre, d’un enfant à l’autre, d’une maman à l’autre… Elle est propre à chacune.

Tes produits “Must Have” de maman au quotidien ?

Pour enfants :

Pour parents :

Chloé, Salomé, Achille et le chat sur le canapé

Tes adresses kids friendly à Lausanne ?
Ohhh il y en a plusieurs ! Pour un goûter en été, je dirais la Folie Voltaire avec sa place de jeux, ses cailloux, ses crêpes et ses glaces. Pour un café et un petit déjeuner gourmand, je dirais le Café Grancy. Pour une séance shopping avec pleins d’idées cadeaux, je dirais la boutique Nuage. Pour un bon chocolat chaud en hiver, je dirais l’Atelier des Gourmands et ses délicieuses pâtisseries. Pour un restau en famille, je dirais la Brasserie Montbenon.

Chloé, que peut-on te souhaiter de meilleur aujourd’hui pour demain ?
Ahhh la question à laquelle je n’ai pas de réponse (rires) ! Je dirais de me souhaiter de toujours faire de mon mieux pour ma famille et pour moi, de me tromper, d’essayer, d’apprendre et de toujours avancer. Et puis aussi, de beaucoup BEAUCOUP rire !

Chloé, Salomé et Achille

De vous à nous

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