Vous attendez bébé qui doit pointer le bout de son nez d’ici un mois. Vous avez la chance d’être maman de 2 enfants qui deviennent plus autonomes et commencent même à bien jouer ensemble, vous laissant quelques moments de répits. Et là, vous vous demandez pourquoi vous avez décidé de risquer cet équilibre que vous avez mis tant d’énergie à construire avec l’arrivée d’un troisième. Et si les deux autres ne l’acceptaient pas ? Et comment faire pour s’occuper de jeunes enfants quand ils sont plus nombreux que vous ?
Ce moment-là je l’ai vécu, enceinte de 8 mois et demi de mon dernier. Je me rappelle encore ce sentiment de panique en pensant à l’arrivée imminente de numéro trois après avoir passé LA journée parfaite avec les enfants (mais si, celle sans disputes/pleurs/accidents/vomis par terre). Je passais encore 6 mois de l’année sans mon mari à cette époque. Et si je ne m’en sortais pas seule face à 3 jeunes enfants ? Dans cette première chronique je vous raconte comment nous avons accueilli notre deuxième puis notre troisième enfant dans la famille, et dans la fratrie.
L’arrivée d’un nouveau bébé pour nous, les parents.
Passer d’un à deux enfants a été un bien plus grand choc pour nous que de passer de deux à trois. Fini de s’émerveiller au même moment sur les exploits de bébé ou de se relayer pour que l’autre se repose. Que nous choisissions une défense de zone (tu fais les couches pendant que je prépare les tenues) ou une défense individuelle (chacun son joueur), nous avons dû muscler notre jeu pour nous adapter à un rythme plus soutenu.
Le changement le plus flagrant fût que nous passions moins de temps tous ensemble avec l’arrivée du deuxième. (Tu emmènes le grand faire les courses et je gère les lessives pendant la sieste du bébé). Cela a commencé à nous peser donc nous avons vite recommencé à tout faire en famille, quitte à ce que les choses aillent moins vite, ne serait-ce que pour passer du temps en amoureux (oui, c’est là que tu te rends compte que ton rendez-vous amoureux avec ton mari se fait à 19 h dans ta cuisine devant une assiette jambon coquillettes avec tes enfants qui en mettent partout, et non à 22h dans le café à la mode du quartier devant un Mojito avec tes copains qui en mettent partout.) Considérer les moments avec les enfants comme de vrais moments de couple et ne pas centrer 100% de notre attention sur eux nous a aidé à sortir la tête du seau, et donc à retrouver de l’énergie pour être parents.
En contrepartie du choc de ces nouvelles arrivées sur notre vie de famille, nous n’étions plus de jeunes parents sans expérience. Nous avons mieux géré les soucis du début, nous nous sommes moins inquiétés ou posés de questions sur tout. Nous avons même réussi à leur faire faire leurs nuits à 4 mois pour numéro deux, et à 2 mois pour numéro trois, contre 6 mois pour le premier (j’ai un plan de revanche que j’enclencherai le jour de ses 14 ans, il me doit au moins 4 mois de sommeil que je compte bien récupérer d’une manière ou d’une autre).
A chaque fois, il nous aura fallu deux mois pour trouver un nouveau rythme, et surtout pour atteindre le graal, la terre promise, le précieux, la pierre philosophale : la synchronisation des siestes puis, très vite après, celles des couchers. A partir de ce moment-là, tout devenait toujours beaucoup plus simple, nous avions du temps pour souffler et repartir de plus belle le lendemain.
Le quotidien était fatiguant, certes, mais pas vraiment différent avec 3 qu’avec 2, le grand étant plus autonome. L’avantage d’avoir des enfants rapprochés était de n’avoir jamais perdu la main, nous savions comment nous occuper d’un bébé tout en gardant un œil sur un autre. Les premiers temps, je devais juste me rappeler que j’avais 3 enfants et non plus 2 (j’ai oublié numéro trois dans sa capsule devant la maison la première fois que je suis partie en voiture seule avec les trois… Je me suis souvenue de lui quand j’ai démarré. Oups ! La force de l’habitude…)
L’arrivée d’un nouveau bébé pour eux, les enfants.
Nous avons vécu 2 situations très différentes pour l’arrivée du deuxième et du troisième.
Pour la deuxième naissance, notre ainé était ravi de devenir grand frère. Les premiers jours à la maison ont été sereins. Mais une semaine plus tard, il décida que la blague avait assez durée, et que ce bébé prenait trop de temps à sa maman (papa n’étant pas souvent à la maison pour raison professionnelle, j’avais moins de temps à lui consacrer). Et pourtant, je faisais attention à le faire passer en premier, à ne pas le laisser en plan dès que son frère pleurait et je gardais du temps juste pour nous deux quand bébé dormait. En vain. Je ne pouvais pas les laisser 10 secondes dans la même pièce (même pour aller aux toilettes ; classe la capsule à tes pieds avec bébé qui te regarde faire pipi !) sinon le grand tapait le petit. On a parlé, on lui a lu des livres sur l’arrivée d’un frère ou d’une sœur, on l’a valorisé dans son statut de “grand” (il avait 22 mois), et petit à petit l’agression s’est transformée en désintérêt face à ce bébé, qui au final n’était pas une menace.
L’arrivée du dernier a été très différente. Notre ainé avait presque 4 ans et est devenu gaga de son nouveau frère instantanément. Il l’a toujours protégé, câliné, embrassé, a voulu partager ses jouets, et ce dès le début. Pour numéro deux qui avait toujours eu l’habitude de partager ses parents, l’intérêt des premières heures (oui, ça n’a pas duré longtemps) à très vite fait place à un désintérêt total. Il préférait largement passer du temps avec son grand frère. Pas de jalousie démesurée de sa part, il est simplement devenu plus collant (je l’ai appelé glue pendant 2 ans). J’ai préféré ça aux coups, au moins je pouvais aller aux toilettes tranquillement !
Au fil des mois puis des années, le petit dernier a su faire sa place dans un binôme bien installé. Malgré les inévitables disputes, je suis toujours émue du lien qu’ils ont créé entre eux. Si vous leur demandez quelle est la chose la plus importante dans la vie, ils répondront invariablement “les frères”. Oui il y a souvent de la rivalité et de la jalousie entre eux, mais il y a surtout beaucoup de complicité, de soutien et d’amour. Donc si vous vous inquiétez de l’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille, ne vous en faites pas trop. Ça ne se passera peut-être pas comme prévu, mais tout le monde finira par trouver sa place et son rythme.
Hélène Girard
Maman de trois garçons de 10, 12 et 14 ans
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