La crise des 2 ans (terrible two) est-elle vraiment si terrible ?

Depuis quelques temps votre petit bébé qui gazouillait et qui était si fier de vous montrer ce dont il était capable a appris un nouveau mot : « NON ! » . Au début, vous trouviez ça mignon : « C’est génial, il affirme son caractère ! ». Soyons honnêtes, c’est surtout mignon quand c’est le fils de votre cousine et que vous n’avez pas à gérer des scènes hautes en émotions 15 fois par jour. Voici quelques pistes pour mieux comprendre ce qui se joue lors de cette crise des 2 ans, le fameux « terrible two » et pour savoir comment réagir pour y survivre.

Enfant qui pleure

Tous les enfants passent par là
D’abord il est important de comprendre que tous les enfants passent par là. Certains parents sont parfois surpris de découvrir ce nouveau visage de leur enfant : on pense souvent qu’on évitera cela, que cela ne nous concerne pas : notre petit bébé si calme, ne deviendra jamais une petite terreur…En réalité, c’est une phase normale de développement. Cela peut d’ailleurs se manifester avant 2 ans ou plus tard. Non seulement cela est un passage obligé mais plus la crise arrive tardivement, plus elle est longue et intense. C’est comme l’adolescence, on doit passer par là et certains s’en sortent mieux que d’autres.

Pourquoi parle-t-on de crise ? D’abord parce que c’est une phase dans laquelle les enfants s’opposent. Ils testent leur capacité à être autonome, à refuser ce qu’on leur impose et surtout ils découvrent un superbe outil pour attirer l’attention. Ensuite, cela finit généralement dans les cris car si les enfants sont capables de s’opposer, ils sont bien moins capables de se raisonner et de gérer la frustration et les émotions contradictoires.

Il faut savoir que le développement des neurones est extrêmement intense jusqu’à l’âge de 5 ans. Pour simplifier, les enfants ont bien plus de connections neuronales que nous mais c’est très désordonné et il n’y a pas de hiérarchie. Cela implique qu’il est difficile de se raisonner et que cela « explose » souvent. En revanche, on entend souvent « soyez, indulgent, il ne fait pas cela pour vous embêter… » : disons qu’en réalité, ce n’est pas complètement vrai. Il teste les limites donc par définition, c’est de la provocation. En revanche, ses réactions ne sont pas mesurées et contrôlées. A nous de trouver le bon moyen de clarifier (et tenir) les limites tout en l’aidant à apaiser ses émotions disproportionnées.

Tous les enfants ne l’expriment pas de la même manière

  • ETAPE 1 : l’enfant dit non
  • ETAPE 2 : le parent insiste
  • ETAPE 3 : l’enfant résiste
  • ETAPE 4 : le parent aussi
  • ETAPE 5 : l’enfant part en vrille

Ces oppositions ne se manifestent pas de la même manière chez tous les enfants. Certains auront des crises très vocales et très intenses, d’autres vont s’opposer souvent mais pas nécessairement dans les cris. Certains enfants passent aussi directement à l’étape 5. Dans tous les cas, les crises vous seront généralement dédiées : il n’est pas rare que les enfants soient des vrais petits anges très dociles en dehors de la maison et qu’en rentrant du boulot
(ou avant de partir le matin), on écope des sautes d’humeurs. Pour vous rassurer, sachez que c’est un signe de confiance : s’ils se lâchent avec nous plutôt qu’avec les autres, c’est parce qu’ils savent qu’en aucun cas ce comportement ne va l’amour que nous leur portons. Il va donc falloir que nous testions nous aussi pour mieux comprendre quelle situation va déclencher quel type de réaction. Quoi qu’il en soit, les crises arrivent toujours au moment où cela ne vous arrange pas !


Comment réagir ?
D’abord, il faut savoir qu’une fois la crise déclenchée (étape 5 donc), cela devient plus compliqué de la contenir. Dans ces cas-là, il n’y a pas d’autre moyen de que laisser l’enfant exprimer sa colère et le rassurer comme on peut. Là aussi cela peut être différent d’un enfant à l’autre. Certains préfèrent ne pas être touchés mais ont besoin que l’on soit présent, d’autres préfèrent s’isoler et d’autres encore veulent être pris dans les bras. Il faut simplement s’assurer que l’enfant ne se met pas en danger et l’aider à trouver des ressources pour un retour au calme, à son rythme.

Le secret est donc d’essayer d’éviter d’en arriver là. Et pour cela, rien de mieux que la méthode HuDiPou :

  1. Utiliser l’Humour
  2. Faire Diversion
  3. Leur donner le Pouvoir

Utiliser l’Humour :
Les enfants commencent à développer un certain sens de l’humour. En effet, ils comprennent quand quelque chose n’est pas normal voire ridicule. Il refuse de mettre ses chaussures ? Répondez : « tu as raison, les mettre sur les pieds, c’est nul. Viens, on les met sur la tête ! ». Vous pouvez être certains qu’ils vont rire et avec un peu de chance, ils voudront vous raisonner en mettant leurs chaussures sur les pieds. Il refuse de manger ? Au lieu de vous énerver (et d’approfondir votre ride du lion…), pensez à faire des grimaces. Sur un malentendu, cela peut fonctionner. Peut-être qu’il ne mangera pas mais vous serez tous les deux beaucoup plus détendus.


Faire Diversion :
Quand les enfants sont obstinés dans leur refus, on peut essayer de détourner l’attention. S’il refuse de manger ce que vous lui avez servi, essayez de détourner l’attention du plat : en faisant un origami avec la serviette, en parlant de ce qu’il a fait dans la journée ou en jouant à un petit jeu. Au bout de quelques minutes, il aura peut-être oublié l’objet de son opposition et retournera à son assiette avec grand plaisir.

Leur donner le Pouvoir :
Il s’agit en fait de leur donner l’impression qu’ils ont le pouvoir… Plutôt que de dire : « On part du parc dans 5 minutes », on leur demande « Tu veux manger une crêpe ou aller cueillir des fleurs après le parc ? ». On fait la même chose quand il s’agit de s’habiller : ce n’est pas « mets tes chaussures » mais plutôt « Quelles chaussures tu veux mettre : les bleus ou les rouges ? ». Il s’agit de leur laisser décider ce qu’ils peuvent décider afin de soulager leur désir de prise de décision.

Certes la crise est un passage obligé mais on évite souvent les montées en puissance en gardant son calme et sa ligne de conduite : céder ne sert à rien car l’enfant a besoin des limites pour se rassurer. Ces points de repères sont importants pour lui donc il vaut mieux contourner le problème que de l’affronter. Vers 3,5 ans, cela commence à s’apaiser mais vous serez préparés à l’arrivée des « f* 4 »

Diane Lapaque 123 KiD

Diane Lapaque
Maman d’Esteban, Maël et Noé
Co-fondatrice et Directrice d’1,2,3 kiD
Instagram : @123kid.club