Comment gérer les disputes entre frères et sœurs ?

Les disputes. Le caillou dans la chaussure de tout parent. On voudrait que nos enfants s’entendent toujours bien, qu’ils soient complices, et on peut être frustré quand les choses ne se passent pas comme prévu. Et les cris ! Si seulement cela pouvait s’arrêter. Comment faire quand le petit dernier passe son temps à se chamailler avec sa sœur et que votre tête est prête à exploser ? Je n’ai pas (encore) de baguette magique (je reste optimiste), mais je vais partager avec vous ce que j’ai pu apprendre au fil des années, et ce que j’aurai aimé savoir plus tôt.

Elles sont inévitables
Alors oui, on s’en doute. Mais le savoir et le ressentir sont deux choses différentes. Vivre avec un frère ou une sœur, c’est vivre avec un colocataire que l’on n’a pas choisi. Imaginez si, en emménageant, votre coloc vous dit que le propriétaire a demandé à ce que vous partagiez TOUT avec lui. Pas facile de garder son sang-froid quand il vous prendra votre téléphone, votre plaid ou encore votre bol préféré au petit dèj. Si on y réfléchit, que les enfants s’entendent relève plus du miracle que leurs disputes ne relèvent du scandale.

Elles sont utiles
Grâce à toutes ces prises de bec, les enfants apprennent à défendre leur point de vue, à décider ce qui est acceptable ou non, à négocier, à faire attention aux mots qu’ils emploient, à s’excuser, à pardonner, à gérer leurs émotions. Apprendre tout cela, ça prend du temps, et donc de notre patience. Dans notre cas les disputes avaient une utilité bonus : attirer notre attention. Plus tard ils comprendraient que de nous offrir un carré de chocolat aurait été bien plus efficace.

C’est leur problème en fait
Le tournant dans la gestion des disputes a été de réaliser que le conflit était entre eux, que les problèmes qu’ils avaient ne nous concernaient pas. Le bruit pouvait m’affecter directement et cela pouvait devenir un problème, mais le conflit en lui-même n’était pas MON problème. Alors pourquoi je me précipitais au milieu ? Quand il y avait de la violence physique, oui, mais sinon, pourquoi je devenais systématiquement l’arbitre d’un jeu auquel je ne voulais pas jouer ?

Notre méthode
Tout ceci nous a amené à la prise de conscience suivante : les disputes, ça ne se gère pas, ça s’accompagne.  Nous sommes passés du rôle de policier/arbitre, à celui de coach (ils avaient 3,5 et 7 ans à l’époque, on aura mis le temps).

On a d’abord géré l’urgence qui était d’arrêter les violences physiques en suivant les recommandations d’une collègue éducatrice. On a posé des limites. Les coups, d’accord, mais pas sur le visage ou sous la ceinture. On leur a dit qu’il faudrait trouver autre chose pour attirer notre attention. J’avoue, nous n’étions pas du tout confiants en faisant cela, mais nous étions prêts à tout à cette époque. Au final, magie, ça a marché, les coups se sont arrêtés.

Ensuite, nous avons mis en place une méthode de médiation (souvenez-vous, coach, pas arbitre). On a tâtonné pendant plusieurs années, et on a fini par utiliser cette méthode :

  • Attendre de voir s’ils gèrent tous seuls
  • Le cas échéant, on les invite calmement à exprimer leur problème tour à tour
  • On les incite à trouver une solution ensemble (nous faisions des fois des suggestions mais le but est que la solution soit la leur, pas la nôtre)
  • Plus tard dans la journée, on leur demande ce qu’ils auraient pu faire de différent pour éviter la dispute.

Les disputes n’ont pas disparu du jour au lendemain, et bien sûr il y en a encore régulièrement, mais on a suivi cette méthode et cela nous a aidé à les supporter, tout en faisant diminuer leur fréquence et leur intensité. Ils ont appris petit à petit à gérer tout seul, en suivant la méthode qu’ils ont internalisé progressivement. Notre ainé est même devenu médiateur dans son ancienne école !

Et si malgré tout cela vous ne supportez toujours pas le bruit des disputes, je vous recommande aussi de bons écouteurs anti-bruit avec un podcast sympa dans les oreilles. Ça ne règle pas le souci mais ça aide à le supporter ! Et c’est déjà bien.

Hélène Girard
Maman de trois garçons de 10, 12 et 14 ans
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