BirthStory Sarah : quand bébé décide que c’est ici et maintenant !

Certaines naissances laissent peu de place au choix. Elles s’imposent, dans un élan brut, intense, fulgurant. C’est ce qu’a vécu Sarah, maman de trois enfants, qui rêvait d’un accouchement à la maison… mais avait finalement choisi la voie de l’hôpital. Ce matin-là, pourtant, tout est allé plus vite que prévu. Pas le temps de partir, pas le temps de s’organiser : son bébé a décidé d’arriver ici et maintenant, dans l’intimité du salon, entre une contraction et un appel aux pompiers. Un récit à la fois instinctif, lucide et profondément humain, qui interroge notre rapport au corps, à la douleur, et à la puissance de l’instant.

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Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sarah, j’ai 38 ans. Je suis maman de trois garçons : un ado de presque 16 ans, un de 5 ans, et le petit dernier qui a 2 ans. De formation je suis soignante, mais j’ai aussi travaillé comme photographe. En ce moment, je suis surtout maman à plein temps… même si je vais devoir retourner bosser très bientôt, probablement cet été.

Tu avais ce rêve d’accoucher à la maison. D’où te venait cette envie ?
Dès mon premier, j’ai choisi d’accoucher sans péridurale. J’avais besoin de ressentir ce que ça fait, dans le corps, de devenir mère. Je voyais ça comme quelque chose de fort, presque sacré, où l’instinct reprend ses droits. J’avais aussi envie de pouvoir bouger, crier, choisir ma position, être libre, en fait.

Et puis j’ai eu un très bel accouchement pour mon deuxième à l’hôpital, avec un projet respecté de A à Z. J’avais gardé le contrôle, même dans la douleur. Alors pour le troisième, je me suis dit que le graal, ce serait de vivre ça… mais à la maison.

Mais finalement, tu t’étais inscrite à l’hôpital. Pourquoi ce choix ?
En vrai, ce n’était pas un « choix de sécurité », plutôt un mélange de raisons très concrètes :

  1.  Les murs de notre immeuble sont en papier à cigarette, j’avais peur de traumatiser mes enfants (et mes voisins) avec mes cris.
  2. J’aimais bien l’idée des 3 jours à l’hôpital après l’accouchement, où tu peux rester en pyjama et ne rien faire (genre pas la vaisselle 2h après avoir donné la vie).
  3. Et surtout, ma sage-femme n’était pas dispo pour me suivre à domicile.

Alors je me suis inscrite à l’hôpital, sans trop réfléchir, en me disant que c’était le plus simple… et que j’aviserais.

Et la grossesse, comment s’est-elle passée ?
Très bien dans l’ensemble ! J’ai eu un peu de diabète gestationnel, mais rien de grave. Bébé est arrivé à terme.

Cela dit, avec le recul, il y avait des signes. J’ai eu beaucoup de contractions sur les deux dernières semaines, même en faisant mes courses. Une fois, j’étais littéralement accroupie à la caisse en train de payer. Mais comme ça s’arrêtait, et que bébé bougeait bien, je ne me suis pas inquiétée. Je n’imaginais pas que le travail allait démarrer… et finir aussi vite.

Raconte-nous ce matin-là. À quel moment as-tu compris que c’était pour maintenant ? Il est 6h. Je me réveille avec une douleur au ventre. Pas super forte, mais régulière. Je décide de prendre un bain avec un Spasfon, en pensant que ça allait peut-être calmer les choses.

À 6h25, en sortant du bain, je comprends que tout s’accélère. Les contractions s’enchaînent sans pause. Je m’habille, je vais aux toilettes, et en sortant je dis à mon mari : « Appelle les pompiers, je ne peux pas marcher jusqu’à la voiture. ».

Et là, qu’est-ce qui se passe dans ta tête ?
Aucune panique. Mon corps sait. Je réveille mon grand de 15 ans pour qu’il occupe son petit frère et qu’il ne vienne pas dans le salon. Moi, je sens que ça pousse. Je baisse mon pantalon, je me mets à genoux près du canapé. Mon mari est dehors pour ouvrir le portail pour les pompiers.

Je suis seule. Une poussée. Un râle. Je pose la main entre mes jambes, et là, mon bébé naît dans mes mains. Il pleure. Il va bien. Je suis soulagée. Je le serre contre moi. Mon mari revient, entend les pleurs, ne comprend rien. Je lui demande juste une serviette.

Les pompiers arrivent à 6h50. Entre le moment de l’appel et leur arrivée : quatre minutes.

Qu’as-tu ressenti en le prenant dans tes bras ?
Complètement euphorique. Je rigolais, je planais. Et puis, j’ai pleuré quand le médecin du SMUR a pris mon fils et appelé ses grands frères pour venir le voir. Dans l’ambulance, j’étais émerveillée. La vie est folle.

Mais l’euphorie est retombée à l’hôpital. Froid. Lumières violentes. On m’a dit de pousser sans m’expliquer, on m’a piquée sans prévenir. J’étais figée, incapable de prendre mon bébé. J’ai fini par m’énerver. J’ai demandé qu’on arrête tout, et qu’on me le rende.

Avec le recul, comment as-tu vécu cette naissance si express ?
C’était hyper instinctif. Toute ma grossesse, je disais (en rigolant) : « Si seulement il pouvait sortir comme un gros caca ! » et… c’est exactement ce qui s’est passé.

Qu’est-ce que cette naissance t’a appris sur toi ?
Que je suis une sacrée badass. Jamais je ne me suis sentie aussi forte, aussi femme, aussi libre. Nos corps sont incroyables. On n’a pas besoin d’être « aidées » pour accoucher. On a besoin de calme, de confiance, de sécurité. Le reste, on l’a déjà en nous.