MotherStory Octavia : maman solo et entrepreneure sans s’oublier !

Être mère solo et indépendante, ce n’est pas une case officielle, mais c’est la réalité de beaucoup de femmes. Octavia en fait partie. Elle élève son fils Jamie presque seule, tout en changeant de métier pour accompagner les femmes et les enfants. Son témoignage parle de résilience, mais surtout d’un équilibre à retrouver : accepter l’aide, faire confiance à son intuition… sans jamais s’oublier en route.

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Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Octavia Neri, j’ai 32 ans, je suis maman de Jamie qui a 7 ans, et je suis kinésiologue. Je me suis reconvertie à 29 ans pour accompagner surtout les femmes et les enfants. J’exerce aujourd’hui à Genève, dans mon cabinet Forme & Équilibre.

Tu as quitté l’esthétique pour la kinésiologie. Qu’est-ce qui t’a menée là ?
Je suis devenue maman dans un contexte très particulier : le père de mon fils souffrait d’alcoolisme et de toxicomanie. Je me suis retrouvée très seule avec un bébé, avec tout à porter. Ça m’a obligée à faire un énorme travail sur moi. J’ai été suivie par une kinésiologue qui m’a vraiment soutenue, recentrée, aidée à faire les bons choix.

En sortant de cette période, je me suis dit : c’est ça que je veux faire. J’ai toujours aimé le lien humain, et la kinésiologie m’a montré qu’on peut vraiment aider les gens à avoir des déclics, à sortir de relations ou de fonctionnements toxiques, à revenir vers quelque chose de plus sain.

Être maman solo et entrepreneure, c’est viable ?
Oui, mais pas sans soutien. L’entrepreneuriat, ce n’est pas juste recevoir des clientes : il y a toute la partie qu’on ne voit pas – communiquer, préparer, se former, gérer l’administratif. Quand on élève un enfant seule (ou presque), on ne peut pas faire ça isolée. Il faut un entourage : amis, famille, voisins, gens de confiance. Moi j’ai longtemps voulu tout faire toute seule, mais j’ai fini par accepter que demander de l’aide, c’était une force.

Quel est le défi qui revient le plus ?
L’énergie. Jamie est neuroatypique, HP et TDAH. Ça demande énormément de présence, de patience et de remises en question. Et à côté, il faut encore avoir du carburant pour son activité, même pour tout le travail qu’on ne facture pas. J’ai souvent l’impression de faire du jonglage permanent entre mon rôle de maman et mon rôle de professionnelle.

Qu’est-ce que le fait d’élever Jamie seule t’a appris sur toi ?
Que j’avais beaucoup plus de ressources que ce que je croyais. Quand tu es seule, tu prends des décisions qui vont avoir un impact direct sur ton enfant, sur l’adulte qu’il deviendra. Ça t’oblige à faire confiance à ton intuition, à lâcher les peurs, à accepter de ne pas tout contrôler. Ça m’a aussi appris la patience. Et la fierté, vraiment. Je suis fière du chemin qu’on a fait tous les deux, fière de m’être fait confiance même quand je n’avais pas de modèle autour de moi.

Tu parlais d’un moment où tu t’es sentie dépassée…
Oui. Quand j’ai décidé de mettre le père de mon fils dehors. Même si je gérais déjà quasi tout, j’ai quand même eu peur : peur qu’il grandisse sans son père, peur de me tromper. Avec le temps, j’ai vu que c’était la bonne décision.

Ensuite, avec ses particularités, j’ai dû apprendre, me renseigner, me former. Là, la kinésiologie m’a beaucoup servi : elle m’a donné des clés pour rester alignée. Et c’est ça que je veux transmettre maintenant : on a tellement d’infos, tellement d’avis contradictoires qu’on a coupé les mères de leur intuition. Or c’est ce qu’elles ont de plus précieux.

Qu’est-ce que le fait d’être à ton compte t’a permis comme mère ?
D’être là. Même si financièrement, ce n’était pas toujours simple, j’ai pu l’amener le matin, le récupérer, adapter mes horaires. Je ne me voyais pas dans un 8h-19h en laissant mon fils à tout le monde. L’indépendance m’a permis de choisir mes temps de présence, et ça, pour moi, ça n’a pas de prix.

Comment tu fais pour garder un peu de place pour toi ?
J’ai appris à compartimenter. Il y a mes moments de travail, mes moments de maman, et mes moments de femme. Et j’ai accepté de laisser Jamie à des personnes de confiance – ma mère, par exemple. Au début, ce n’est pas simple, mais aujourd’hui je sais que c’est vital. Quand je prends du temps pour moi, je reviens plus disponible pour lui. Je privilégie la qualité à la quantité et j’essaie de faire passer ça aussi en consultation : on peut aimer son enfant très fort sans être collée à lui 24h/24.

Qu’est-ce qui t’aide à tenir dans les périodes de fatigue ou de doute ?
Le fait de me nourrir moi aussi. Avant, je culpabilisais de partir sans lui. Aujourd’hui, je sais que si je suis reposée, inspirée, alignée, il le ressent. Ça me redonne de la patience, du calme, et ça m’évite de prendre des décisions sous la fatigue.

Et si tu devais parler à une maman solo qui hésite à se lancer ?
Je lui dirais de ne pas essayer de tout porter seule et de se créer un vrai entourage, même petit. De s’autoriser à faire garder son enfant pour avancer sur son projet. De garder des créneaux de travail où elle n’est pas dérangée. De se former si elle doit changer de voie. Et surtout de revenir à sa propre voix : on peut douter, c’est normal, mais si on croit en soi et en son projet, on avance – même doucement.

Un mot pour résumer la maternité ?
Renaissance. Je ne suis pas devenue quelqu’un d’autre, mais une version plus consciente de moi-même.

Octavia, que peut-on te souhaiter de meilleur aujourd’hui pour demain ?
Continuer d’être là pour Jamie, longtemps, en forme. Et accompagner le plus de femmes et d’enfants possible pour qu’ils se reconnectent à eux-mêmes.