Si la culpabilité n’est pas un sentiment qui vous était familier avant de devenir maman, je pense ne pas me tromper en disant que vous êtes devenue double médaillée olympique dès l’arrivée de bébé. Je soupçonne la culpabilité d’être une petite bête qui profite que tout le monde s’extasie sur notre bébé pour sauter dans nos valises de maternité. Dès notre retour, elle se cache bien au chaud, prête à bondir à la moindre occasion. Non content d’être tenace, ce petit animal est également irrationnel ; nous sommes capables de nous culpabiliser pour un truc à 10h, et pour son opposé à 15h. Et on fait quoi avec ça nous ?
Avant toute chose, faisons un test rapide pour connaître la taille de votre culpabilité. Comme je suis joueuse, je vous propose un petit jeu. Je vais vous proposer 16 affirmations. Pour chaque phrase que vous avez déjà prononcée (oui, même à voix basse dans votre tête ça compte quand même), vous comptez un point. Je vous donne ensuite les résultats comme dans tout bon test de l’été dans les magazines féminins culpabilisants.
- J’aurais dû allaiter (plus longtemps)
- J’aurais dû introduire le biberon plus tôt
- J’aurais dû écouter mon instinct
- J’aurais dû écouter mes proches
- Je n’aurais pas dû m’affoler aussi vite
- J’aurais dû aller consulter plus tôt
- Je lui ai acheté trop de jouets
- Je ne lui ai pas offert assez de jouets
- J’aurais dû reprendre le travail
- J’aurais dû rester plus longtemps à la maison
- J’aurais dû l’accompagner plus
- J’aurais dû le laisser gérer seul
- Je ne prends pas assez de temps pour moi
- Je ne passe pas assez de temps avec elle
- J’ai été trop stricte sur ce coup là
- Je n’ai pas été assez stricte sur ce coup là
Vous aurez peut-être remarqué que l’on pourrait classer ces affirmations en 2 catégories : “j’en fait trop” et “je n’en fait pas assez”. Je vous laisse méditer là-dessus. Passons aux résultats.
Si vous avez entre 9 et 16 points
Bravo, vous êtes maman ! Vous voulez faire de votre mieux, vous vous inquiétez du bien-être de votre enfant. Donc forcément, vous vous remettez en question en permanence par souci de bien faire. Par définition, vous êtes donc un parent parfait et un être humain construit de façon tout à fait classique.
Si vous avez entre 1 et 8 points
Bravo, vous êtes maman ! C’est la même chose en fait, on est toutes dans le même bateau. En revanche, n’allez pas vous sentir coupable de ne pas vous sentir assez coupable.
Comme on ne pourra jamais vraiment se défaire de ce sentiment de culpabilité néfaste qui peut nous empêcher d’aller de l’avant et saper notre confiance en nous, je vous propose de l’apprivoiser en changeant de perspective.
Quand on sent la culpabilité arriver au galop, on la stoppe en se demandant si la réaction ou la décision qui nous fait sentir coupable était objectivement la meilleure.
De deux choses l’une :
- Soit la réaction ou la décision était la meilleure et il faut arrêter de s’auto-flageller car on a fait ce qu’il fallait faire et on passe à autre chose.
- Soit ce n’était pas la meilleure et on regarde ce qu’avec la magie du recul nous aurions pu faire autrement. On prend cet événement comme une opportunité de nous améliorer, on grandit et on avance.
Tout comme la peur n’évite pas le danger, la culpabilité ne changera pas le passé. Et dans la vie, on n’a pas d’autre choix que d’avancer (croyez-moi, j’ai cherché plus d’une fois le bouton pause, il n’existe pas).
Dans quelques semaines ce sera la saison des bonnes résolutions. Et si au lieu de nous promettre qu’on mangera moins de chocolat (soyons honnêtes, ça n’arrivera jamais sauf pénurie), on se promettait d’essayer de transformer cette culpabilité en autre chose ? On remet cette petite bête dans sa cage. Elle sera toujours là, mais on pourra choisir quand la faire sortir, et pour combien de temps.
Hélène Girard
Maman de trois garçons de 10, 12 et 14 ans
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