Rencontre ce mois avec la pétillante Faustine, maman de deux petites filles et récemment co-fondatrice de la marque de pyjamas pour enfants Laustine. Arrivée en Suisse il y a quelques années, elle a décidé d’être mère au foyer. Découvrez les raisons de ce choix et comment elle organise son quotidien.
Faustine, peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 33 ans, je suis mère de deux filles, Victoria (3 ans et demi) et Cassandre (1 an). Avant les enfants, j’étais ingénieur en travaux publics, relationship manager en asset management et londonienne (sourire). Maintenant, je suis co-fondatrice de Laustine, une marque de pyjamas pour enfants et bébés de 1 mois à 6 ans.
Mère au foyer: un choix ou une nécessité ?
J’ai dû quitter mon travail quand nous sommes venus habiter à Genève il y a 7 ans. Je pensais retrouver un emploi rapidement mais ça n’a pas été le cas. Quand Victoria est née, je ne me voyais pas retourner en finance alors que j’avais enfin quelque chose à faire à la maison ! Je ne m’étais jamais imaginée mère au foyer, mais finalement je suis contente. Les premières années sont celles où les enfants ont le plus besoin d’être avec nous avant le début de l’école, des activités et des copains alors autant profiter. Finalement, ce n’est pas si long enfin parfois si quand même (rires).
Le projet Laustine, un peu ton 3e bébé, est-ce une manière de te reconvertir professionnellement ?
Même si je suis contente de m’occuper des filles il me manquait un stimulus pour activer mon cerveau et me challenger. Une fois qu’on sait changer une couche, faire un biberon, faire une purée, jouer aux playmobils et bien on tourne en rond… Avec Laustine, j’ai eu à nouveau des problèmes à résoudre, des adultes à qui parler et surtout une collègue formidable avec qui partager. C’est rassurant d’avoir autre chose à penser que les tâches journalières liées aux enfants et à la maison. Et puis, quand c’est votre projet la motivation est décuplée. Nous le façonnons à notre image et suivons son avancée avec son lot de surprises, bonnes ou mauvaises.
Quel genre de mère es-tu ? Quel est ton style d’éducation ?
Ma mère dirait que suis TRÈS stricte mais je me qualifierais plutôt d’une traditionnelle qui aime l’organisation. La routine des enfants est importante à mes yeux car elle instaure un cadre à toute la famille. Je pense aussi que les enfants doivent s’adapter à notre vie (dans la mesure du raisonnable) et pas l’inverse. La journée, elles viennent partout avec moi. Je leur explique tout et j’essaie de les écouter au maximum (enfin surtout Victoria qui est un vrai moulin à paroles). Plus tard, j’aimerais qu’elles puissent venir me parler librement de tout et de rien, sans tabou ni aucune gêne.
Comment as-tu vécu tes accouchements ?
J’ai dû être déclenchée les deux fois. Moi qui aime l’organisation j’étais finalement plutôt contente d’avoir “rendez-vous” à la maternité (rires).
Pour Victoria, l’accouchement à été rapide (tellement que les sages-femmes ne me croyaient pas et ont fini par me faire la péridurale à 8 cm !). Le placenta n’est pas sorti en entier ce qui m’a valu une révision utérine et une perte de sang importante. J’étais si faible les premiers jours que je suis restée alitée.
Pour Cassandre, l’accouchement en soit a été encore plus facile que pour Victoria mais la suite beaucoup moins… J’ai été victime d’une hémorragie de la délivrance, une des complications les plus redoutées par les gynécologues avec la pré-éclampsie. L’utérus ne se contracte pas pour reprendre sa taille initiale et donc les saignements ne s’arrêtent pas. J’ai perdu, en moins d’une heure, plus de la moitié de mon sang (env. 3,5/4 litres). Une quinzaine de personnes s’affairaient à me faire des injections, des massages, un curetage et une pose d’électrodes dans l’éventualité d’une réanimation… Un deuxième gynécologue est venu aider la mienne et l’anesthésiste-réanimatrice a suivi son protocole jusqu’au bout. La sage-femme a massé mon ventre pour simuler les contractions et enfin, après 45 minutes, les saignements se sont arrêtés. Stabilisée, une ambulance m’a transportée au HUG afin d’être surveillée au meilleur endroit en cas de nouvelles complications. J’ai passé la nuit la plus longue de ma vie ma fille étant restée aux Grangettes. J’ai pu rentrer le lendemain après-midi, très très gonflée à cause des nombreuses transfusions sanguines de la veille. La récupération physique a été plus difficile mais bon avec deux enfants on n’a pas trop le choix !
Malgré le traumatisme, il est important de parler et de se confier sur ce qui s’est passé afin d’arriver à aller de l’avant. L’équipe des Grangettes a été formidable et ma gynécologue m’a sans aucun doute sauvée la vie.
Comment organises-tu tes journées ? As-tu un mode de garde ?
Je me suis occupée à temps plein de Victoria pendant ses 16 premiers mois et de Cassandre pendant 13 mois. Cette année, nous avons choisi de mettre Victoria dans une école française qui accepte les enfants à partir de 3 ans. Mon mari la dépose à 8h et je vais la chercher à 15h. J’ai la chance d’avoir, dans ma commune, un jardin d’enfants qui accepte les enfants à partir de 12 mois. Cassandre y va 4 après-midis par semaine. Sa grande soeur y a également été les deux années précédentes ce qui fut d’une grande aide pendant la deuxième grossesse. Mes journées sont donc rythmées par les drop off et les pick up, mais entre tout ça et grâce aux siestes (dieu merci les siestes), je peux travailler sur Laustine environ 3h la journée puis toute la soirée.
Depuis que tu es mère au foyer, quels ont été et quels sont les moments les plus difficiles ?
La première année de Victoria a été compliquée. Je me sentais un peu dépassée du coup le meilleur moment était quand mon mari rentrait le soir et prenait le relai (rires). Aujourd’hui, avec l’expérience, je me sens confiante. Toujours avec Victoria, le moment du déjeuner était un calvaire car elle ne mangeait rien et cela finissait toujours avec des hurlements et des pleurs pour toutes les deux. Je pense clairement que je m’y prenais mal mais après pas mal de travail et un bon livre sur le sujet, on s’en est sorties. Aujourd’hui, les moments les plus difficiles sont quand les filles n’ont pas fait leur sieste et qu’elles sont soit surexcitées soit en train de pleurnicher pour un rien.
Comment trouves-tu un équilibre avec ton mari ?
Nous avons la chance que les filles dorment très bien et tôt (chance et aide de ma bible que je vous recommande vivement “ the Sensational baby sleeping plan” de Alison McWright). Les filles sont au lit entre 19h15 et 19h45 tous les soirs sans exception ce qui nous laisse nos soirées en tête à tête. Quand nous avions que Victoria, nous partions souvent en weekend avec ou juste tous les deux mais avec deux enfants, c’est plus compliqué d’un point de vue logistique. Mais, ce weekend on va essayer pour la première fois (sourire).
Quelles valeurs fondamentales souhaites-tu transmettre à tes filles ?
J’aimerais qu’elles apprennent à être heureuses et apprécier ce qu’elles ont tout en sachant persévérer. J’aimerais aussi qu’elles soient bienveillantes. J’essaie de leur apprendre l’empathie et le respect qu’il soit des gens, des cultures ou des règles.
Une femme que tu admires ?
En ce moment, j’aime beaucoup Arielle Charnas de Something Navy. On peut même dire que j’ai un woman crush. Elle vient de décrocher, après seulement quelques années, un deal de plus de $10millions avec Silas Chou pour monter sa propre marque.
Faustine, que peut-on te souhaiter de meilleur aujourd’hui pour demain ?
Du succès pour Laustine !
Partager cet article