Ema a vécu trois accouchements. Trois accouchements très différents. Et chacun a été une double naissance : celle d’un enfant bien sûr, mais aussi une nouvelle naissance pour elle-même ! Si l’accouchement est une expérience unique que chaque maman peut décider de vivre à sa manière, à travers la sienne, Ema souhaite montrer qu’il est possible d’accoucher en étant pleinement actrice de la naissance de son enfant. Elle nous explique comment, à chaque accouchement, elle est devenue un peu plus « femme souveraine ».
Cette story a été soutenue par KeeKoo, une marque de couches suisses, ultra-douces, saines et éco-responsables.
Ema, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis maman de trois enfants de 10 ans, 2 ans et 8 mois. Je suis psychopraticienne, mentor, et formatrice, passionnée par le fonctionnement du cerveau et la souveraineté féminine à travers le défi de la naissance.
Comment se sont passées tes 3 grossesses ?
Mes 3 grossesses ont été très différentes, et à chaque grossesse, ma posture a évolué.
La 1re, en 2013, pour ma fille a été banale, avec un suivi classique par un gynécologue et un accouchement à l’hôpital. Je n’y connaissais rien et je ne l’ai pas vraiment vécu en pleine conscience.
Ma 2e grossesse a été très différente : pas le même papa et surtout, pas le même environnement énergétique. Huit ans après ma 1re maternité, j’ai réalisé à quel point la vie in utero était importante, tout comme le suivi et notre environnement lors de la grossesse. En cours de grossesse, j’ai décidé d’accoucher à la maison, et j’ai lâché mon gynécologue pour un suivi global par une sage-femme.
Ma 3e grossesse fut une surprise ! Je suis tombée enceinte 8 mois après la naissance de ma 2e fille. Une grossesse complètement différente et extraordinaire ! Avec mon expérience, je savais exactement où je mettais les pieds, j’étais libérée de mes peurs. J’ai adoré être enceinte, je maîtrisais complètement le sujet.
Tu dis que ton premier accouchement a été un traumatisme, ton post-partum un désastre, et ton allaitement, un cauchemar. Peux-tu nous raconter ?
Comme beaucoup de primipares, je suis arrivée les mains dans les poches, pensant qu’on accouche depuis que le monde existe et que la nature a tout prévu ! En réalité, je me suis sentie complètement passive, impuissante, comme « dépossédée ». C’est ce que j’appelle « l’effet tobogan ».
Mon post-partum a été un désastre, je ne me sentais pas à la hauteur. Éviter la dépression post-partum a été un vrai combat parce que le papa ne m’a pas accompagnée, complètement spectateur. On a vécu un baby clash avec beaucoup de tensions et d’incompréhension.
Mon allaitement s’est déroulé dans la même veine. En voulant suivre les conseils donnés à l’hôpital, j’ai développé cette hyper vigilance, et je n’arrivais pas à me faire confiance. Je suis devenue dépendante du tire-lait pour contrôler ce que me fille buvait. Mon allaitement n’avait rien des moments de belle connexion que j’imaginais avec mon bébé. C’était plutôt calculs et stratégie de survie.
Aurais-tu vécu autrement ce premier accouchement si tu avais été mieux informée et accompagnée ? As-tu pensé renoncer à d’autres maternités ensuite ?
Oui, si j’avais été mieux accompagnée, j’aurais vécu cela différemment. Au premier bébé, c’est difficile d’être consciente de ce qui nous attend, on ne connaît pas toutes les options qui s’offrent à nous. Pour moi, tout ce qu’on me proposait était parfait et suffisant.
Mais je n’ai pas du tout envisagé renoncer à la maternité. Mon credo, c’est de transformer le traumatisme en opportunité pour grandir. Au fil des expériences, les niveaux de connaissances et de conscience évoluent. Et j’ai changé de partenaire, cela compte, surtout si les deux personnes sont en conscience. Il est important d’être entouré des bonnes personnes, et avoir les bonnes informations.
Pour tes deux autres enfants, tu as souhaité des accouchements physiologiques, à la maison. Pourquoi et comment t’y es-tu préparée ?
J’ai eu le déclic quand j’ai lu le procès-verbal de mon premier accouchement. Il était mentionné que j’avais été recousue après une épisiotomie. Or sur le moment, on m’a dit me recoudre parce que j’avais eu une déchirure ! A aucun moment, on m’a parlé d’épisiotomie pendant l’accouchement. Savoir que j’avais été mutilée a été la goutte d’eau. Au deuxième accouchement, j’ai donc voulu me réapproprier mon corps. Et pour cela, l’accouchement à la maison est le mieux. Pour le préparer, je me suis, comme d’habitude, beaucoup documentée, à travers des études et des thèses universitaires.
Qu’as-tu appris sur toi lors de tes accouchements ?
Premièrement, que je ne peux compter que sur moi, et qu’à partir du moment où on remet son autorité à quelqu’un, il ne faut pas ensuite se plaindre.
Au deuxième accouchement, à la maison, j’ai appris que j’étais capable, et que la confiance du conjoint envers la maman est majeure.
Au troisième accouchement, mes peurs étaient libérées, si bien que j’ai pu m’abandonner complètement. J’ai été seule jusqu’à la délivrance du bébé. J’étais complètement connectée à mon bébé, à mon intuition et au savoir universel. Et c’est le grand secret de la naissance : être connectée à son intuition, être alignée, savoir exactement quoi faire et ce qui va se passer, c’est l’état de la « femme sage ».
Pour moi l’accouchement s’est révélé une expérience très profonde et incroyable.
J’ai compris l’enjeu majeur de la naissance pour la vie de la maman, mais aussi pour celle du bébé. Aujourd’hui, l’un des plus gros fléaux, c’est le déclenchement ! Une injonction médicale qui court-circuite le premier choix de l’enfant dans sa vie.
J’ai compris que je voulais aider les femmes à se reconnecter à leur puissance, leur souveraineté en tant qu’êtres humains. Mais aussi aider les pères à être acteurs. Ça permet des familles plus solides, et prévient les baby clash et séparations : 25 % des couples se séparent dans l’année qui suit la naissance de leur enfant.
Ton mari a-t-il été un allié lors de des grossesses et accouchements ?
Alors, le premier, pas du tout, comme malheureusement pour beaucoup de femmes dont le conjoint ne se sent pas concerné.
Pour mes deux accouchements à la maison, oui, Pascal a été un véritable allié. Il m’a toujours dit qu’il me savait capable. La première fois, il était à côté moi, a pris soin de moi, me laissait faire, et ne voulait ni intervenir, ni déranger le processus. Il était juste présent avec bienveillance et confiance.
Pour mon troisième accouchement, il était dans une autre pièce. Je ressentais sa confiance en moi et en notre bébé. C’est extraordinaire de pouvoir être accompagnée comme ça !
Selon toi, quels étaient les défis de la maternité en 2014, quels sont-ils en 2024, et quels seront-ils en 2034 ?
Le défi majeur de la maternité, quelle que soit l’époque, reste et restera de surmonter la peur de la mort.
L’autre grand défi, c’est de sortir de l’ignorance, se libérer de fausses croyances, de stéréotypes hérités de films, de séries, de ce que l’on apprend à l’école, de ce que disent nos amies, de toutes les grandes vérités intergénérationnelles… C’est se réapproprier sa souveraineté en tant qu’êtres humains. Et c’est ce qui permet d’offrir à la famille et à l’enfant une expérience mystique unique.
Tu as écrit un livre « Faux Départ – Se réapproprier la naissance » et lancé un Mastermind dédié à la naissance. Peux-tu nous en dire plus sur ce dernier ?
Il s’agit d’un programme d’accompagnement émotionnel sur une année, avec des séances individuelles et de groupe. Ce programme couvre tout, depuis la préparation à l’accouchement jusqu’au post-partum, y compris l’allaitement. Il intègre mes connaissances sur le corps, le cerveau et des informations sur les protocoles hospitaliers. J’y ajoute également mon expérience personnelle dont « l’effet toboggan » mentionné plus haut et propose des exercices pratiques, en essayant d’impliquer le conjoint autant que possible.
Le Mastermind est ouvert également aux professionnels (sages-femmes, doulas, conseillères en lactation, naturopathes, ostéopathes…) qui souhaiteraient approfondir leurs connaissances.
Je suis spécialisée dans l’accompagnement des femmes qui ont déjà vécu un traumatisme de naissance ou une mauvaise expérience autour du post-partum, de l’allaitement ou de la maternité en général. De nombreuses femmes souhaitent rejoindre le Mastermind pour préparer un AVAC (accouchement vaginal après une césarienne).
Pour plus d’informations, je vous invite à visiter mon site web.
Ema, que peut-on te souhaiter de meilleur aujourd’hui pour demain ?
Que cela continue ! Que je reste dans ma posture souveraine. Mais aussi de continuer avec mes trois enfants et mon rythme de vie intense, continuer avec Pascal à faire ce travail colossal d’informer et d’accompagner des parents. J’espère que cela va se déployer. Notre ambition est vraiment de révolutionner ce monde-là, d’aider à la prise de conscience générale que l’enfantement est un défi extraordinaire, et pas seulement un mauvais moment à passer. C’est une occasion rêvée de vivre quelque chose d’extraordinaire, qui change sa vie à jamais
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