Nous sommes convaincues qu’il est nécessaire de briser la loi du silence entourant la maternité et déterminées à lever des tabous qui ne devraient pas en être. En témoignant, vous offrez un soutien et du réconfort à toutes les femmes traversant une épreuve similaire sans oser en parler. Merci pour elles, merci à vous.
Témoignage de Camille Séchaud
“J’ai fait une fausse couche le 30 mars/1er avril 2015.
Enceinte de 7 semaines j’ai commencé à avoir des saignements un dimanche soir sans douleur mais en continu alors je me suis tout de suite doutée que ce n’était pas bon signe. J’ai été voir mon gynéco le lundi soir, s’en est suivi ensuite 2 prises de sang à quelque jours d’écart pour confirmer le diagnostic. Mon docteur m’a rassuré en me disant que je n’avais rien fait de mal ou que rien ne clochait chez moi mais que 1 grossesse sur 4 se terminait en fausse couche. Qu’il y a une raison à ceci, qu’il devait y avoir un défaut, que la nature fait bien son travail, qu’il faut lui faire confiance. Heureusement, le tout s’est terminé sans intervention médicale, j’ai juste dû prendre quelque cachets pour aider l’utérus à évacuer ce qui devait l’être.
Comme j’avais parlé de ma grossesse à très peu de personnes, commencer à en parler pour raconter ce chagrin était trop douloureux. Je me suis donc sentie assez seule car je ne connaissais personne qui était passé par là. On ne voit sur les réseaux sociaux que des familles et histoires parfaites, on ne voit jamais l’envers du décor.
J’ai heureusement pu compter sur le soutien de mon conjoint mais aussi sur mes sœurs qui ont été présentes comme toujours. Je me rappelle avoir appelé ma grande sœur en larmes, une fois le diagnostic défini. Lorsque j’attendais dans la salle d’attente une autre femme bien enceinte est arrivée et j’ai dû quitter la pièce pour laisser éclater ma colère et pleurer. Cette femme n’y pouvait rien mais la voir ainsi m’était insuportable.
Mon cycle s’est vite remis en place et je suis retombée enceinte quelque mois après et 1 an plus tard presque jour pour jour je donnais naissance à ma fille.
J’ai gardé quelque séquelles car pour la grossesse de mon fils j’ai eu longtemps des saignements. J’ai pris beaucoup de temps à l’annoncer à mon entourage (hors famille) car je voulais être vraiment sûre que bébé allait bien rester et se développer normalement. Je me suis en quelque sorte protégée.
Depuis, quelques personnes de mon entourage m’ont fait part de leur fausse couche et je suis heureuse d’avoir pu leur dire que j’avais vécu la même chose et que oui moi aussi je m’étais sentie très seule, triste, en colère et même jalouse des femmes enceintes…
Depuis, j’ai eu 2 magnifiques enfants ! Mais je n’oublierais jamais que mon corps a porté 3 petites vies et que l’une d’entre elles avait une autre destinée.
Pour moi, il est vraiment important de respecter ces fameux 3 mois car perdre un bébé même au stade d’embryon arrive et c’est très douloureux !
Courage à vous toutes.”
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