Comment trouver un mode de garde : 10 questions à se poser.

Trouver un mode de garde est une source de stress pour la plupart des jeunes parents. D’abord parce cela marque une transition importante : c’est l’une des premières fois où l’on va laisser son bébé pendant une grande partie de la journée à la charge de quelqu’un d’autre. Quoi qu’il arrive, votre premier jour de retour au travail, vous ne serez pas complètement détendue et c’est normal !

Groupe d'enfants et leurs parents

Ensuite, parce que cela peut se révéler compliqué de concilier ce que l’on aimerait avec ce qui est possible. Si on doit commencer sa réflexion et se renseigner pendant la grossesse, rien ne sert de prendre une décision avant la naissance du bébé : les structures d’accueil vous proposeront peut-être une liste d’attente mais on vous attribuera rarement une place avant que le bébé soit né. Cependant, il est tout de même important de se renseigner sur les possibilités qui existent et de vous ouvrir aux différentes options en vous mettant sur les listes d’attentes. Parler avec d’autres parents, par exemple vous permettra de mieux vous projeter. C’est un peu comme quand on part en vacances : on se renseigne sur la destination, on échange avec d’autres qui ont fait le voyage et finalement on organise le tout selon notre ressenti personnel.

Pour vous aider voici la liste des questions à vous poser pour vous aider dans ce parcours !

1. Quel est mon budget mensuel ?

Le budget va clairement donner un cadre pour les options que vous pouvez envisager. Il faut tout de même savoir que ce n’est pas l’option la plus chère qui est forcément la meilleure pour vous ! Par exemple : une nounou à domicile est l’option la plus chère et la moins contraignante d’un point de vue logistique mais elle ne correspondra peut-être pas à vos critères en termes d’activités d’éveil et de variété. Quoi qu’il arrive : évitez les options non déclarées. C’est une fausse économie et surtout très risquée car s’il y a un souci vous n’avez aucun recours ! Pensez aussi à intégrer les déductions fiscales car les familles peuvent déduire les frais de garde effectifs. Il faut vérifier par canton : la loi permet désormais de déduire jusqu’à 25’000 CHF par an par enfants dans le canton de Genève par exemple contre 9’100 CHF dans le canton de Vaud.

Quelques points de référence :

  • Crèche publique : tarif moyen 120 CHF/jour (pour un nourrisson). En dehors des grandes villes, les tarifs sont beaucoup plus bas. Les tarifs sont dégressifs en fonction des revenus : pour Genève vous pouvez utiliser cet outil pour une simulation pour
  • Crèche privée : tarif moyen 140 CHF/jour
  • Accueil  familial de jour : entre 6 et 10 CHF/ heure
  • Nounou à la maison : entre 30 et 45 CHF /heure soit un minimum de 225 CHF/ jour (pour une journée de 8h)
  • Nounou à la maison (live -in) : on a la possibilité de déduire 990 CHF / mois si la personne est logée, nourrie, blanchie.
  • Au pair :  800 CHF/ mois pour 30 heures par semaine (nourrie, blanchie et logée)

Dans les structures d’accueil collectives, il faut toujours se renseigner afin de savoir si les couches et les repas sont inclus dans le tarif.

2. Ai-je besoin de flexibilité sur les horaires ?

Les crèches publiques, certaines crèches privées et dans certains cas l’accueil de jour ne vont pas vous autoriser de flexibilité en termes d’horaires. Si vous savez que vous avez du trajet ou qu’il vous arrive de devoir travailler plus tard, rien ne sert de se mettre un stress supplémentaire en choisissant une structure qui ne permet pas cette flexibilité. Dans tous les cas vous devrez définir un cadre général mais si cela n’est vraiment pas possible pour vous de garantir les horaires d’arrivée et de départ, choisissez une option qui vous offre de la souplesse car vous n’avez pas besoin de ce stress supplémentaire.

Quelles options offrent le plus de flexibilité ?

Dans les crèches en général, vous devrez choisir l’option à la journée ou à la demi-journée dans des créneaux horaires précis.

Les crèches Little Green House (à Versoix, à Morges, à Gland, Perly-Sertoux et Zurich) proposent une plage étendue d’horaires.

Si vous choisissez l’accueil familial de jour, il est important d’aborder ce sujet avec eux. Cela peut ne pas poser de problème mais il vaut mieux être au clair sur ces questions dès le départ.

Bien entendu, l’avantage de la nounou à la maison est qu’elle est sur place et cela vous économise un trajet supplémentaire entre la structure d’accueil et la maison.

3. Combien d’enfants doivent être gardés ?

Le nombre d’enfant a clairement un impact sur le mode de garde : d’abord car cela a un impact sur le prix. En effet avec une nounou à la maison vous faites des économies d’échelle tandis que ce n’est pas le cas dans les structures collectives (il y a des réductions cependant). Cela a aussi un impact sur la logistique : si vos enfants se retrouvent à 2 endroits différents et que cela complique trop votre organisation, il est important de reconsidérer les différentes options. Cela dit si vous avez déjà un enfant dans un système de garde et que vous en avez un second qui devra également être inscrit au même endroit, il est possible que l’on vous donne la priorité.

4. A quel point une figure d’attache est importante pour moi ?

Peut-être souhaitez-vous que votre enfant soit gardé dans un cadre rassurant avec une seule figure d’attache. Dans les crèches ou les garderies, ils seront gardés par différentes personnes. Les enfants s’habituent à cette situation mais parfois cela peut aider de n’avoir qu’une seule figure d’attache (la nounou à la maison, l’accueil familial de jour). Souvent la transition peut se faire plus facilement. En revanche, Il va arriver que votre enfant pleure car il ne veut pas quitter la nounou ou la maman de jour…. C’est le revers de la médaille mais c’est plutôt bon signe et cela n’empêche votre enfant de savoir qui est sa Maman ! Concernant les au pairs, sachez que même si c’est une option qui financièrement est attractive, il faut trouver une nouvelle personne tous les 6 à 12 mois, voire 18 mois dans le meilleur des cas. Il faut donc refaire les procédures et réhabituer les enfants à une nouvelle personne.

5. Est-ce que j’ai beaucoup de trajet à faire pour me rendre à mon travail ?

Ce critère est important car si vous devez faire plus de 45 mn de trajet pour aller chercher votre enfant, cela peut-être très stressant si vous empruntez une route avec beaucoup de trafic, ou que vous prenez des transports en communs et qu’il y a souvent des retards (même si en Suisse, en général, cela se passe bien contrairement à d’autres pays). Cela va impacter l’option que vous choisirez et surtout votre mode d’organisation : il faut que l’option d’accueil soit flexible pour vous permettre d’être à l’aise avec d’éventuels retard ou dans alors que vous puissiez trouver un mode d’organisation au travail qui vous permette d’être serein face à cette logistique. On a déjà beaucoup de raisons de se stresser et de culpabiliser avec nos enfants alors si on peut éviter que la logistique ne soit une source d’angoisse, c’est mieux ! 

Comment approcher cette problématique ?

Abordez cette éventualité lors des entretiens afin de savoir quelles sont les conséquences en cas de retard. Abordez aussi cela avec votre employeur : peut-être avez-vous la possibilité de télé-travailler plusieurs jours par semaine.

6. Est-ce que la sociabilité est un critère important ?

Même si ce critère est primordial pour vous, sachez que – avant 12 mois – les enfants interagissent peu les uns avec les autres et avant 18 mois, ils ne jouent pas ensemble. Les mettre dans une structure d’accueil collective pour cette simple raison quand ils sont très jeunes n’est pas forcément pertinent : en revanche à partir de 12/18 mois cela reste définitivement une bonne solution pour les préparer à la collectivité au moment de l’entrée à l’école.

Que choisir dans ce cas ?

  • Les crèches (privées ou publique)
  • L’accueil familial de de jour : il est important de savoir combien d’autres enfants sont gardés et quel est l’âge des autres enfants. On peut également demander si la Maman de jour fait des activités de groupe.

7. Le cadre éducatif proposé par la structure d’accueil correspond-t-il à mes valeurs ?

C’est important de vous assurer que vous êtes à l’aise avec l’approche éducative de la structure de garde : par exemple, est-ce important pour vous que votre enfant sorte souvent ? Est-ce que vous préférez une approche stricte ou plus souple ? Est-ce que les langues sont importantes pour vous ? Cela vous aidera vraiment à orienter vos choix. Vous devrez peut-être faire certains compromis mais si vous avez conscience, cela sera plus simple à accepter.

8. Est-ce que j’ai une solution de repli en cas de problème ?

On ne peut pas tout anticiper mais en tout cas, il est certain qu’à un moment ou à un autre les choses ne vont pas se passer comme vous l’aviez prévu (par exemple si votre enfant est malade). Essayez simplement de vous renseigner sur les options possibles car cela sera plus simple à gérer si le cas se présente. Sachez qu’en Suisse, la Croix-Rouge offre une option de garde de dernière minute pour les enfants malade. Renseignez-vous aussi sur les jours de congés enfant malade proposés au sein de votre entreprise. Enfin si vous avez de la famille, des voisins ou des amis qui peuvent faire office de back-up, discutez de cette éventualité pour évaluer ce qui est possible.

9. Est-ce que je connais mes priorités (et celles de mon conjoint) ?

Une fois que vous vous êtes posé toutes ces questions essayez de définir vos priorités et surtout de les aligner avec votre conjoint ! Cela vous facilitera grandement la tâche si vous devez faire des compromis. Il faut se forcer à hiérarchiser car vous vous rendrez peut-être compte que certains de vos critères de départ ne sont pas si important. Laissez-vous aussi le droit de changer d’avis ! Avant la venue du bébé, après la chute d’hormone, après des semaines de nuits incomplètes, votre vision va peut-être changer. Peut-être que l’option que vous aviez envisagée ne convient pas : faites une liste de toutes les options autour de vous. C’est en allant se confronter à la réalité que l’on se rend mieux compte de ce qui nous convient ou non.

10. Que me dit mon intuition ?

C’est ce qui doit guider votre décision finale ! On est rarement dans l’euphorie quand il s’agit de laisser son enfant mais on sent si on n’est pas à l’aise. Si vous acceptez une solution à contrecœur, il y a de grandes chances que cela ne se passe pas bien, à commencer parce que votre enfant va ressentir votre stress. Faites confiance à votre intuition et résistez à la pression : on va vous dire « si vous ne choisissez pas cette option, vous n’aurez peut-être pas de solution à temps » mais il ne faut pas baisser les bras et continuer d’explorer les options jusqu’au bout et vous finirez par trouver ce qui vous convient.

A savoir : en Suisse les enfants commencent l’école s’ils ont 4 ans révolus au 31 juillet de l’année en cours. Cela signifie que si votre enfant est né 2 août 2017 par exemple, il ne commencera l’école qu’à la rentrée 2022/2023. En revanche s’il est né le 28 juillet 2017, il commencera à la rentrée 2021/2022. Il existe des garderies éducatives ou les écoles privées qui accueillent les enfants dès 3 ans.

Téléchargez ici un tableau comparatif des modes de gardes. Un récapitulatif qui vous aidera à y voir plus clair et vous aidera à avancer dans cette réflexion qui n’est pas toujours simple:

Pour plus d’informations sur les modes de garde à Genève, retrouvez l’article ici avec un témoignage de Valentine Caporale au sujet du service de la garde d’enfants de la Croix Rouge.

Diane Lapaque 123 KiD

Diane Lapaque
Maman d’Esteban, Maël et Noé
Co-fondatrice et Directrice d’1,2,3 kiD
Instagram : @123kid.club