MotherStory Gaëlle : tomber enceinte naturellement 2 fois malgré endométriose sévère !

L’histoire de Gaëlle nous touche beaucoup car elle fait écho au parcours d’Elsa, co-fondatrice de MotherStories, qui connaît bien cette maladie qui lui a mise des bâtons dans les roues dans son projet de maternité. Le parcours de Gaëlle nous prouve encore une fois que la vie peut prendre le dessus sur un diagnostic médical, que tout n’est pas rationnel et surtout définitif. Les miracles existent et cette MotherStory en est la preuve. Car si tomber enceinte naturellement 2 fois malgré une endométriose sévère n’en est pas un, il faut nous expliquer. Belle lecture les Mothers (-to be).

Une mère, un père et leurs deux filles assis par-terre
Photo de ML Photographie

Gaëlle, peux-tu te présenter en quelques mots
Je suis Genevoise, j’ai 37 ans et je travaille dans le domaine des ressources humaines pour une banque privée de la place. Avec mon mari Michael, qui a 7 ans de plus que moi, nous avons 2 filles, Noémie, née durant la 1re vague covid en mai 2020 et Elyne, née en juillet 2022.

Atteinte d’endométriose, as-tu eu des difficultés pour tomber enceinte ?
Oui, nous avons eu beaucoup de difficultés ! Pour Noémie, nous avons mis plus de 2,5 ans et pour Elyne plus d’un an. Comme nous savions que ce serait difficile à cause de la maladie, nous avons souhaité maximiser nos chances en me faisant opérer (2 ans avant la naissance de Noémie) afin d’enlever un maximum de nodules qui étaient alors sur mon utérus et d’autres organes.

Si ça ne marchait pas, jusqu’où seriez-vous allés avec ton mari pour avoir des enfants ?
Nous nous étions fixés maximum 3 FIV et nous étions prêts à envisager l’adoption. Il m’était inconcevable de renoncer à la maternité. Nous avions entamé les démarches pour une première FIV auprès d’une gynécologue de renom à Genève. Suite à notre rendez-vous, nous attendions impatiemment mes règles pour pouvoir débuter le traitement. Par miracle, elles ne sont jamais arrivées (sourire). Contre toute attente et pronostic, je suis tombée enceinte naturellement ! Comme quoi c’est possible.

Auprès de qui pendant ces 2,5 ans d’essais bébé, as-tu trouvé du soutien ?
Ma gynécologue nous avait recommandé d’avoir une personne proche qui soit au courant de nos démarches. Nous avons mis ma maman dans la confidence qui a été d’une aide inconditionnelle dans tous mes états d’âme. Mes amies étaient au courant pour mon endométriose et difficultés pour tomber enceinte. C’est en effet important de pouvoir compter sur ses proches quand on fait face à un énième test de grossesse négatif !

Une idée de quand Noémie, bébé miracle, a été conçue ?
Elle est arrivée au moment où j’ai lâché prise mentalement et oui, je pense savoir exactement quand elle a été conçue (sourire).

Quel souvenir gardes-tu de ta 1re grossesse ?
Autant j’ai eu des difficultés pour tomber enceinte autant ma première grossesse a été un vrai bonheur ! J’étais sereine car le plus dur était derrière moi. Nous avons vécu ces 9 mois comme un long fleuve tranquille. Je n’ai eu aucuns maux physiques mais, j’ai dû être suivie de près pour d’autres raisons médicales qui ont eu pour conséquence : un placenta qui ne fonctionne pas correctement. Ce qui veut dire qu’à sa naissance, Noémie ne pesait que 2,8 kg et a eu du mal à prendre du poids.

Et de l’accouchement ?
J’avais peur que mon bébé ne sorte pas, c’était l’inconnu total (sourire) ! Au final, en 6 poussées, elle était là ! Je n’ai même pas eu le temps de prendre un bain. Il ne faut pas oublier que nous étions en plein covid et que notre plus grande peur, à ce moment, était que mon mari l’attrape et ne puisse pas être présent. Le masque était obligatoire sauf pendant les poussées (ouf !) mais c’était une situation vraiment compliquée.

Enceinte, tu étais « protégée » contre l’endométriose ou du moins son avancée. Est-elle revenue après Noémie ?
Entre mes 2 grossesses, plus aucun signe d’alerte de la maladie. J’étais suivie par une naturopathe dont le traitement naturel m’a énormément aidée au niveau des douleurs et évité de prendre des hormones pour booster ma fertilité. Je peux dire que c’est grâce à elle que je suis devenue maman.

Est-ce qu’avoir un 2e enfant était important pour vous ?
Dans un monde idéal, oui nous en souhaitions au moins deux, mais nous étions déjà heureux d’avoir Noémie ! C’est pour cette raison que nous ne nous sommes pas mis la pression. Je suis finalement tombée enceinte naturellement d’Elyne 1 an après.

Contrairement à Noémie, tu as dû accoucher par césarienne pourquoi ?
J’étais en salle d’accouchement, le travail était bien parti, mon col était à 7cm et tout d’un coup Elyne s’est tournée d’un quart sur le visage. L’équipe des sage-femmes a tenté pendant 45 minutes de la retourner mais sans succès. La décision de la césarienne a été prise par mesure de sécurité. Comme il n’y avait pas d’urgence vitale pour mon bébé et pour moi, j’ai eu 1h pour me préparer psychologiquement. Longtemps, j’ai eu le sentiment d’avoir raté mon 2e accouchement ou du moins « le final » mais, grâce au soutien de mon conjoint et à la bienveillance de ma gynécologue, j’ai finalement accepté que ce n’était pas de ma faute.

Et le post-partum dans tout ça ?
Je trouve fou que le sujet soit encore si tabou même entre copines ! Pourtant, il y en aurait des choses à dire que ce soit sur l’allaitement, le retour de couches, la descente d’hormones, etc. Pour Noémie, j’ai dû gérer et m’informer toute seule. Pour Elyne, j’étais mieux préparée mais la réalité est que le post-partum est un immense tsunami physique et émotionnel !

As-tu allaité tes filles ? Comment ça s’est passé ?
Noémie qui pesait 2,8 kg à la naissance n’arrivait pas à prendre le sein car j’avais trop de lait et un débit trop rapide pour elle. J’ai donc tiré mon lait mais, malgré tout, des kystes se sont formés dans mes seins pavant de se transformer en des abcès très très très douloureux qu’il a fallu opérer deux fois. J’ai quand même tenu 3,5 mois ! Pour Elyne, j’avais la hantise de revivre la même chose. J’ai quand même tenté et tenu environ 4 semaines avec d’énormes crevasses aux mamelons à la clé qui ont mis des semaines à guérir. J’avais à nouveau énormément de lait et mis plus de 4 semaines à le stopper. Je voulais vraiment allaiter mes filles, consciente que c’était ce qu’il y avait de mieux pour elles, mais mon corps a fait de la résistance ! Comment font les autres mamans ? Et puis, en toute honnêteté, allaiter Elyne tout en m’occupant de Noémie, je n’y arrivais plus.

Maman pour la première fois à 35 ans, trop tôt ou trop tard ?
Je ne regrette pas d’avoir attendu d’avoir le bon conjoint et d’avoir profité de voyager et d’être stable professionnellement avant de me lancer dans l’aventure de la maternité. Je n’ai aucuns regrets. On est bien avec notre choix qu’on a fait pour nous pas pour la société.

Projet bébé 3 ?
Non et même si on voulait on ne pourrait plus car je me suis fait enlever les trompes pendant ma césarienne. Nous avions déjà pris cette décision avec mon mari avant la naissance d’Elyne. La bonne nouvelle dans tout ça : fini la contraception (sourire). Depuis, des traces d’endométriose sont réapparues mais je n’ai aucunes douleurs pour le moment. Je continue mon traitement avec ma naturopathe afin de freiner le plus possible le retour de la maladie.

Comment s’est passé ton retour au travail les 2 fois ?
La 1re fois, retour au travail plutôt bien car on avait trouvé un bon rythme et surtout une bonne organisation familiale. En plus, « grâce » à la pandémie et au Work From Home, Noémie a bénéficié de ma présence à la maison(sourire). Par contre, avec Elyne, le retour au travail à 100% a été plus pénible. Le rythme était beaucoup plus intense avec la désagréable impression de toujours devoir courir après le temps ! En tant que femme et mère, on se doit de faire plus pour prouver qu’on gère… Sans oublier les absences qu’on nous reproche quand nos enfants sont malades. J’avoue que j’aimerais passer plus de temps avec mes filles la semaine et envisage bientôt de baisser mon taux d’activité.

Penses-tu qu’il soit possible de concilier vie professionnelle et vie de maman ?
Oui mais il faut être une vraie équipe avec son conjoint et pouvoir se relayer pour ne pas gérer seule l’intendance de la maison. Je pense que les deux parents peuvent difficilement faire carrière et que l’un des deux doit renoncer (sans que ce soit la femme systématiquement !). Nous avons fait le choix d’avoir des enfants pour passer du temps avec eux mais, en réalité, on travaille les deux à 100% pour payer nos charges et leur offrir une belle vie.

Qu’est-ce que la maternité t’a apprise sur toi ?
On comprend mieux nos parents (sourire). Sinon, de nature déjà calme, je suis devenue encore plus posée et confiante. Je me sens comblée et épanouie dans mon rôle de mère.

Un message pour les femmes qui vivent aujourd’hui ce que toi tu as vécu ?
Croyez en vous et en votre ressenti. Ne lâchez pas même quand on vous dit non ou que c’est impossible. La preuve, contre toute attente, ça a marché pour moi. Partagez et dites également à votre conjoint ce que vous ressentez afin d’éviter des tensions dans le couple.