Ne soyez pas la variable d’ajustement de votre famille !

Il y a quelques mois j’ai vu passer un post sur Instagram qui parlait des femmes comme de « variables d’ajustement » dans leur famille. Je n’ai jamais adhéré au discours de la « mère sacrificielle » mais je me suis retrouvée dans ce phénomène de variable d’ajustement. Sans aller jusqu’au sacrifice, je me fais souvent passer après tout le monde dans les petites choses du quotidien. Je vous explique le principe tel que je l’ai compris, et surtout j’essaie de vous donner des pistes pour éviter de tomber dans le piège car je ne pense pas être la seule. C’est pour le bien de tout le monde, le vôtre y compris !

C’est quoi « la variable d’ajustement » ?
La variable d’ajustement au sein de la famille, c’est la personne qui changera l’organisation de sa journée ou qui se fera passer après tout le monde afin de maintenir l’harmonie au sein de la famille et de simplifier la vie des autres. Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal. Les mamans sont les variables d’ajustements rêvées, les ceintures noires en la matière.

Est-ce que ça me concerne ?
Vous n’êtes pas sûr(e) d’être la variable d’ajustement de votre famille ? Laissez-moi vous décrire quelques situations, et essayez de voir si vous vous y retrouvez (si vous vous y retrouvez, il y a de grandes chances pour que vous soyez vous aussi cette variable d’ajustement).

C’est l’heure du goûter, vous ouvrez un paquet de gâteaux pour la famille (depuis l’arrivée du deuxième vous ne faites plus de gâteaux maisons, ne vous sentez pas coupable, nous avons toutes mieux nourri nos aîné.e.s que nos second.e.s). Il reste 3 gâteaux, et vous êtes 4 (conjoint.e inclus.e). Qui va se proposer spontanément pour renoncer à sa part en disant « ça va, vous pouvez vous servir » pour éviter les conflits ? C’est souvent maman.

Autre exemple. Vous travaillez, votre conjoint aussi. La crèche vous appelle en premier (bon, ça c’est un autre débat). Il faut venir chercher la petite, elle n’a pas l’air en forme. Sans même consulter votre conjoint.e, vous lâchez tout et réorganisez votre journée entièrement pour venir la chercher parce que « c’est plus simple comme ça ».

Dernier exemple. La journée a été longue, et tout ce que vous voulez c’est regarder un film en famille. Encore faut-il se mettre d’accord sur le film. Tout le monde donne son avis, et quand on vous demande le vôtre, le plus souvent vous répondez « je m’en fiche, choisissez ce que vous voulez ». L’idée était pourtant la vôtre, mais cela évitera sûrement les désaccords et permettra de choisir plus vite si on enlève un avis non ? Et du coup vous regardez Encanto ou la Reine des Neiges pour la douzième fois. Pas tout à fait ce que vous aviez en tête.

Le problème
Des exemples, j’en aurais des dizaines à donner, et je suis la première à tomber dans le piège, à être celle qui réorganisera sa journée entière pour rendre la vie des autres plus facile. C’est un choix, non ? Donc où est le problème ?

Le problème est qu’à force, on s’épuise, et on prend l’habitude de passer en dernier. Le problème, c’est qu’en grandissant, les enfants ne nous voient pas en tant que personne avec nos propres envies et contraintes, mais comme un parent à leur disposition. S’il y a bien un principe que j’ai pu confirmer des milliers de fois en presque 15 ans de maternité, c’est que nos enfants n’écoutent pas toujours ce que l’on dit, mais qu’ils voient TOUJOURS ce que nous faisons.

Alors, depuis quelques mois, j’essaie de leur montrer que moi aussi, j’ai envie de la dernière part de gâteau, que ce n’est pas toujours à moi de tout réorganiser quand il y a des imprévus, bref que ce n’est pas toujours à moi de renoncer juste parce que je ne veux pas qu’il y ait d’histoires. Moi aussi, je compte. Ni plus, ni moins que n’importe qui d’autre dans ma famille.

Hélène Girard
Maman de trois garçons de 10, 12 et 14 ans
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